Au fil de mes commandes, mon travail de plasticienne a d’abord consisté à m’inscrire dans un espace donné, toujours sensible à l’architecture mais également aux personnes qui utilisent cet espace ou simplement de passage : que ce soit des enfants avec mes fresques d’école, ou des adultes pour leur cadre privé ou professionnel. Me mettre à l’écoute d’un désir, travailler les possibles, proposer, élaborer en collaboration avec les commanditaires, les architectes, le maître d’ouvrage, le galeriste ; j’aime ce dialogue à différentes phases qui accompagne ma création. Au final, il y a le dialogue entre l’oeuvre que j’inscris dans l’espace et cet espace lui-même, le vécu esthétique que l’ensemble instaure et propose aux personnes habitant ou traversant l’espace : le lieu d’une respiration et d’une rencontre. Peindre sur un mur m’a toujours semblé plus évident que de peindre sur une toile aux dimensions prédéfinies. Hors les murs, mes œuvres explorent une expression permettant de multiples assemblages et décalages : J’aime cette idée que mon oeuvre puisse être traversée par le mouvement, fixée par le geste d’un autre. C’est pour cela que j’ai toujours aimé fabriquer des sculptures mobiles, des formes qui se déploient librement et habitent l’espace avec si peu de matière, comme du vide plein. C’est un acte, en geste. Propos recueillis par Julie Marin décembre 2006

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